C

Cacuminale
(terme articulatoire)
Une consonne cacuminale a la pointe de la langue comme articulateur et le sommet de la voûte palatine (« cacumen ») comme lieu d’articulation.
Cadence accentuelle
(prosodie)
On parle d’une langue à cadence accentuelle quand celle-ci crée son rythme en faisant alterner les syllabes accentuées et les syllabes inaccentuées, ces dernières étant plus brèves et comportant souvent des voyelles réduites (sorte de «cheva», ou voyelle neutre). L’anglais, qui a un accent de mot marqué, est un bon exemple de langue à cadence accentuelle. Et comme l’on sait, le paradigme des voyelles s’effrite quelque peu en anglais, hors accent.
Cadence syllabique
(prosodie)
On parle généralement d’une langue à cadence syllabique quand celle-ci ne génère pas son rythme sur la base d’un véritable accent de mot, l’emphase et l’expressivité étant mises à part. Le rythme de la langue s’appuie plutôt sur la simple récurrence des syllabes, qui tendent alors à avoir une durée à peu près égale. Ceci suppose naturellement que le timbre vocalique se maintienne hors accent. Le français est un bon exemple de langue à cadence syllabique.
Canal buccal (voir cavité buccale)
(phonétique articulatoire)
La cavité buccale est cette partie du conduit vocal située entre les lèvres et le pharynx, d’une longueur d’environ 8,1 cm chez l’homme adulte et 7,8 cm chez la femme adulte. Son rôle est de résonner les sons provenant de la glotte. La cavité buccale, comme toute cavité de résonance, amplifie et affaiblit certaines fréquences en fonction de sa fréquence propre, jouant ainsi un rôle de filtre acoustique. La cavité buccale est composée, dans sa partie inférieure, de la langue et des dents, et dans sa partie supérieure, de la voûte palatine. Cette dernière est séparée en deux parties: une partie osseuse comprenant les incisives, les alvéoles et le palais dur et une partie fibreuse comprenant le palais mou (ou voile du palais) et la luette (ou uvule).
Canal cochléaire
(phonétique auditive et perceptive)
Partie du labyrinthe membraneux de l’oreille interne, le canal cochléaire (ou rampe cochléaire) est situé plus exactement entre la rampe vestibulaire et la rampe tympanique, dans la cochlée. Le canal cochléaire, qui contient de l’endolymphe, communique à l’une de ses extrémités par un fin canal avec le saccule et est fermé à son autre extrémité (c’est l’apex de la cochlée). Le canal cochléaire est séparé de la rampe tympanique par la membrane basiliaire et de la rampe vestibulaire par la membrane de Reissner. Ces deux membranes forment avec le canal cochléaire une structure triangulaire.
Canaux semi-circulaires
(phonétique auditive et perceptive)
Cavités de labyrinthe osseux de l’oreille interne, les canaux semi-circulaires osseux sont au nombre de trois : le postérieur (environ 18 mm), le supérieur ou antérieur (15 mm) et le latéral ou externe (12 mm), tous trois s’ouvrant à leurs deux extrémités dans la partie postérieure du vestibule. Les canaux semi-circulaires osseux contiennent les canaux semi-circulaires membraneux qui s’ouvrent dans l’utricule. Chacun des canaux semi-circulaires est terminé, à l’une de ses extrémités, par un renflement, la crête ampullaire (ou acoustique ou auditive), laquelle renferme un récepteur sensoriel, une ampoule, c’est-à-dire une cupule recouverte de cellules ciliées. Chaque canal contient de l’endolymphe. Les canaux semi-circulaires forment, avec l’utricule et le saccule, les organes d’équilibration de l’oreille interne. Plus particulièrement, les canaux semi-circulaires sont affectés à l’équilibre dynamique.
Caractéristique (fréquence)
(phonétique acoustique)
La fréquence caractéristique c’est la fréquence spécifique dont tout corps dispose et qui dépend de sa nature (poids, volume, matière, densité). C’est en fait la fréquence particulière à laquelle chaque corps vibre.
Cardinale
(terme articulatoire)
Les voyelles cardinales n’appartiennent à aucune langue particulière. Elles ont pour fonction de servir de référence, de point de comparaison pour la description et le classement des réalisations de toutes les langues du monde. Aux deux extrémités de l’échelle vocalique, on trouve la voyelle cardinale « i » (antérieure fermée) et la voyelle cardinale « a » (postérieure ouverte). Entre ces deux extrêmes, on a établi la position de chacune des six autres voyelles cardinales du système (voyelles cardinales primaires), de telle sorte que les intervalles qui les séparent soient comparables. C’est à partir des voyelles cardinales primaires que l’on détermine généralement l’emplacement des autres voyelles (cardinales secondaires et autres).
Cavité buccale
(phonétique articulatoire)
La cavité buccale est cette partie du conduit vocal située entre les lèvres et le pharynx, d’une longueur d’environ 8,1 cm chez l’homme adulte et 7,8 cm chez la femme adulte. Son rôle est de résonner les sons provenant de la glotte. La cavité buccale, comme toute cavité de résonance, amplifie et affaiblit certaines fréquences en fonction de sa fréquence propre, jouant ainsi un rôle de filtre acoustique. La cavité buccale est composée, dans sa partie inférieure, de la langue et des dents, et dans sa partie supérieure, de la voûte palatine. Cette dernière est séparée en deux parties: une partie osseuse comprenant les incisives, les alvéoles et le palais dur et une partie fibreuse comprenant le palais mou (ou voile du palais) et la luette (ou uvule).
Cavité labiale
(phonétique articulatoire)
Extrémité antérieure du conduit vocal, la cavité labiale est formée par la projection des lèvres vers l’extérieur de la bouche. L’arrondissement ainsi formé est un résonateur du son laryngien, pharyngien et buccal. La cavité labiale offre deux possibilités: la projection des lèvres vers l’extérieur, ce qui donne lieu à des articulations labialisées ou arrondies (c’est le cas de [w], de [o], de [u], etc.). La seconde possibilité est la rétraction des lèvres, ce qui donne lieu à des articulations non-labialisées ou non-arrondies ([j], [e], [i]).
Cavité nasale (ou fosses nasales)
(phonétique articulatoire)
La cavité nasale, aussi appelée fosses nasales, est une cavité supra-laryngale ayant comme fonction, lors de la production de la parole, de résonner les sons provenant du larynx et du pharynx. À ce moment, si le palais mou, qui se termine par la luette, est détaché de la paroi pharyngale, l’air provenant des poumons s’échappera non seulement par la cavité orale, mais aussi par la cavité nasale, produisant ainsi un son nasal (en français: m, n, etc.) par opposition à un son oral.
Cavité pharyngale
(phonétique articulatoire)
La cavité pharyngale, ou pharynx, est un conduit d’une longueur d’environ 8,9 cm chez l’homme adulte et 6,3 cm chez la femme adulte. Elle est située derrière la langue, à la jonction entre les cavités orales et nasales. Le pharynx forme la portion verticale du conduit vocal au-dessus du larynx, et c’est le premier résonateur du son laryngien. Quatre muscles servent à sa constriction: les constricteurs supérieur, médian et inférieur et le palato-pharyngeus. Le pharynx est quelques fois divisé en trois sections: l’oro-pharynx, le naso-pharynx et le laryngo-pharynx.
Cavités supra-glottiques
(phonétique articulatoire)
Au nombre de quatre, les cavités supra-glottiques (ou supralaryngales), situées au-dessus du larynx, sont le pharynx, la cavité nasale, la cavité buccale et la cavité labiale. Le rôle de ces cavités est de résonner le son provenant du larynx, d’affaiblir ou d’amplifier certaines fréquences du son en fonction de leur propre fréquence de résonance.
Cécité verbale
(neurolinguistique)
La cécité verbale est aussi appelée alexie agnosique ou alexie sans agraphie. Il s’agit d’un trouble relativement rare impliquant une difficulté à discriminer et à reconnaître les stimuli visuels propres au langage écrit, une difficulté à lire à voix haute, ainsi qu’un trouble de l’écriture copiée. Contrairement à l’alexique aphasique, l’alexique agnosique conserve sa capacité de comprendre la langue parlée et d’écrire spontanément. Il n’est pas affecté par d’autres désordres neurolinguistiques. L’alexie agnosique est caractérisée par une grande difficulté, voire l’incapacité totale de lire les mots et les phrases (alexie dite verbale). La capacité de lire les lettres présentées isolément est conservée, mais perturbée (alexie dite littérale). Plus les lettres sont simples (o, l, etc.), mieux elles sont reconnues et, inversement, plus elles sont complexes, plus elles sont confondues (R, A, S, m/n, p/q, etc.).
Cellules ciliées externes
(Phonétique auditive et perceptive)
Les cellules ciliées sont des cellules sensorielles (ou réceptrices) situées dans l’oreille interne, plus spécifiquement dans l’organe de Corti. Les cellules ciliées externes, tout comme les cellules ciliées internes, reposent sur des cellules de soutien, les cellules de Deiters. Sur chacune des cellules ciliées externes, dont le nombre varie entre 12000 et 19000, reposent une centaine de stéréocils. Les cellules ciliées externes forment de trois à quatre rangs le long du tunnel de Corti et sont en contact, à leur base, avec des fibres nerveuses (ou neurones sensoriels) afférentes et, à leur autre extrémité, elles sont en contact avec la membrane tectoriale. Toutes les cellules ciliées, internes et externes, sont innervées par des fibres nerveuses. 30000 fibres nerveuses innerveraient les cellules ciliées, mais seulement 5% d’entre elles innerveraient les cellules ciliées externes, les autres fibres innervant les cellules ciliées internes. Ceci signifie donc que chaque fibre fait synapse avec environ 10 cellules ciliées externes et que chaque cellule ciliée externe est innervée par environ 4 fibres.
Cellules ciliées internes
(Phonétique auditive et perceptive)
Les cellules ciliées sont des cellules sensorielles (ou réceptrices) situées dans l’oreille interne, plus spécifiquement dans l’organe de Corti. Les cellules ciliées internes, tout comme les cellules ciliées externes, reposent sur des cellules de soutien, les cellules de Deiters. Sur chaque cellule ciliée interne, dont le nombre se situe aux environs de 3500, reposent une cinquantaine de stéréocils. Les cellules ciliées internes, contrairement aux cellules ciliées externes, ne forment qu’un seul rang le long du tunnel de Corti et sont en contact, à leur base, avec des fibres nerveuses et, à leur autre extrémité, avec la membrane tectoriale. Toutes les cellules ciliées, internes et externes, sont innervées par des fibres nerveuses (ou neurones sensoriels) afférentes. 30000 fibres nerveuses innerveraient en fait les cellules ciliées. 95% d’entre elles innerveraient les cellules ciliées internes, les autres fibres innervant les cellules ciliées externes. Ceci signifie donc que chaque fibre ne fait synapse qu’avec 1 cellule ciliée interne et que chaque cellule ciliée interne est innervée par environ 20 fibres différentes. Cela indique que la synapse est afférente, puisqu’elle fonctionne dans le sens récepteur à fibre (l’influx part du récepteur et se dirige vers le cerveau).
Centisecondes (abréc. cs)
(phonétique acoustique)
Unité de mesure acoustique des sons, un centiseconde (ou cs) correspond à une durée d’un centième de seconde.
Centrale
(terme articulatoire)

Une voyelle centrale s’articule au milieu de la bouche, la masse linguale se plaçant au centre de la cavité buccale.

Centralisée
(phonétique articulatoire)
On nomme centralisée une voyelle dont le lieu d’articulation tend vers la voyelle centrale « cheva ».
Chambre anéchoïque
(phonétique acoustique)
Une chambre anéchoïque, ou chambre sourde, est un lieu spécialement conçu pour absorber le plus possible la réverbération du son. La réverbération est ce phénomène qui fait que le son est réfléchi de nombreuses fois sur les surfaces, après même que la source émettrice de celui-ci ait cessé d’émettre. Le seuil d’audition est plus élevé dans les lieux où la réverbération est plus forte. En d’autres termes, une trop grande réverbération de l’onde sonore rend la perception des signaux plus difficile, d’où l’intérêt des chambres anéchoïques pour effectuer de bons enregistrements.
Champ acoustique
(phonétique acoustique)
Le terme « champ acoustique » désigne la région de l’espace dans laquelle existent des vibrations acoustiques.
Champ d'audibilité
(phonétiques auditive, perceptive et acoustique)
Le champ d’audibilité correspond à l’ensemble des sons audibles par l’homme. Il réside entre le seuil de l’audition (entre 0 et 40dB) et le seuil de la douleur (environ 120dB). Pour ce qui est des fréquences, le champ d’audibilité est conventionnellement compris entre 20 et 20000Hz. En réalité, le champ auditif humain connaît des variations interpersonnelles et intrapersonnelles importantes. Pour ne donner qu’un exemple, la limite supérieure des fréquences audibles diminuant avec l’âge, les personnes âgées sont moins sensibles aux sons aigus que les adultes et les enfants. Lorsque cela devient un trouble auditif, il est appelé « presbyacousie », par analogie avec le trouble de la vue appelé « presbytie », qui apparaît également avec l’âge. Par ailleurs, signalons que la conversation n’utilise qu’une faible partie du champ auditif.
Chuchotement
(phonétique articulatoire)
Sur le plan articulatoire, le chuchotement est caractérisé par la fermeture complète des cordes vocales (partie antérieure de la glotte), combinée à l’ouverture en forme de triangle des aryténoïdes (partie postérieure de la glotte). L’air provenant des poumons qui passe par l’ouverture ainsi créée produit un bruit de friction, le son du chuchotement. Le chuchotement diffère de la respiration en ce qu’il est produit avec le larynx tendu et la glotte partiellement fermée; l’air passe donc avec une plus grande force et le son produit est par le fait même plus fort.
Chuintante
(terme perceptif)
Une consonne chuintante désigne une constrictive faisant entendre un bruit moyennement aigu (zone des 5kHz). Sur le plan articulatoire, elle se distingue de la sifflante par une cavité antérieure plus grande réalisée par la poussée des lèvres vers l’avant. La chuintante prend forme entre la partie antérieure de la langue et la région postérieure des alvéoles. En français, « ch » correspond à une consonne chuintante.
Cinéradiogramme
Un cinéradiogramme est une image fixe extraite d’un cinéradiofilm qui entend illustrer la position des organes articulatoires buccaux lors de la phonation. Les cinéradiofilms sont des images radiologiques prises en temps réel et enregistrées sur pellicule 16 ou 35mm. Les cinéradiofilms de l’Université Laval ont été numérisés récemment, c’est-à-dire qu’ils ont été transposés sur un vidéodisque. Les images radiologiques permettent un examen approfondi de la dynamique articulatoire buccale. L’ensemble des méthodes de description et des techniques utilisées dans le domaine font partie de la cinéradiologie.
Exemple de cinéradiogramme (image du son dans «un»)
Cheva (ou schwa ou «e» caduc, ou «e» muet)
Cheva ou schwa, souvent appelé « e muet » ou « e caduc » en français, est une voyelle qui, lorsque prononcée, correspond articulatoirement à une voyelle centrale en lieu d’articulation et moyenne en aperture. En principe, elle n’est pas arrondie, bien que la voyelle correspondant au « e muet » du français le soit chez certains locuteurs. Le premier « e » de « levure » est un cheva.
Ciliées (voir cellules)
Classement articulatoire (critères de)
(terme articulatoire)
Le classement articulatoire des sons humains se fait à partir de six critères : le voisement, la résonance nasale, la résonance labiale, le mode articulatoire, le lieu d’articulation et l’articulateur.
Clic
(terme articulatoire)
Le clic (ang. « click« ) est produit en créant un vide dans le chenal expiratoire en écartant les organes entre les deux points où se maintient la fermeture. Le bruit de clic se réalise quand l’occlusion antérieure se relâche brusquement de telle sorte que l’air extérieur pénètre dans le vide entre les deux points où il y a occlusion. Dans beaucoup de régions du globe, on pratique deux clics, le baiser (clic bilabial) ou le clic apico-alvéolaire qui marque l’énervement (« tutt, tutt, tutt »). Par contre, dans certaines langues sud-africaines (le hottentot et le boshiman, par exemple), on fait un usage courant des clics en guise de consonnes (normales), donc parfaitement combinables avec des voyelles.
Coalescence
(terme articulatoire)
La coalescence est le processus par lequel deux segments contigus en viennent à faire qu’un. En français du Québec, lorsque « panier » se prononce avec une consonne nasale palatale (« gn ») au lieu de /n/ + /j/, il s’agit d’un cas de coalescence.
Cochléaire (implant)
(audiologie)
L’implant cochléaire est une prothèse auditive employée pour tenter de remédier à une surdité neurosensorielle périphérique (ou surdité nerveuse), c’est-à-dire une surdité résultant d’une perte de neurones du nerf auditif ou de la cochlée. La prothèse, utilisée lorsque l’organe de Corti de la cochlée n’est plus fonctionnel mais que le nerf auditif est intact, est en réalité une cochlée électronique artificielle reliée à un microphone qui reçoit les sons. Le microphone, situé à l’extérieur de l’oreille, transmet les informations sonores à un boîtier comprenant un processeur vocal qui traite les informations. L’implant cochléaire permet d’effectuer, du moins partiellement, le codage de la fréquence, grâce à de multiples électrodes qui ont pour fonction de stimuler le nerf auditif en différents endroits en réponse à des sons de fréquences variées. L’implant cochléaire est généralement destiné aux sourds profonds ou aux sourds totaux pour qui l’utilisation d’un appareil auditif conventionnel n’est plus du tout profitable. Précisons que le succès de cette technologie est assez variable selon les sujets.
Cochléaire (nerf)
(phonétique auditive et perceptive)
On appelle nerf cochléaire la section du nerf auditif qui prend naissance dans le ganglion de Corti de la cochlée. Le nerf auditif est composé de 30000 fibres afférentes dont le rôle est de transmettre l’information sensorielle au cerveau, plus spécifiquement à une région de l’aire temporale dite aire de projection auditive.
Cochlée
(phonétique auditive et perceptive)
La cochlée est un canal de forme spirale, situé dans l’oreille interne, enroulé un certain nombre de tours, d’une longueur d’environ 35 mm et d’un diamètre de l’ordre de 1,3 à 2,2 mm. La cochlée, aussi appelée limaçon osseux à cause de sa forme, est constituée de deux rampes qui se rejoignent au sommet de l’enroulement (ou apex de la cochlée). La première, la rampe tympanique, aboutit à la fenêtre ronde, et la seconde, la rampe vestibulaire, s’ouvre dans l’appareil vestibulaire. Entre ces deux rampes se trouve le canal cochléaire, séparé de la rampe tympanique par la membrane basiliaire (dans laquelle se trouve l’organe de Corti où sont situées plusieurs couches de cellules sensorielles) et séparé de la rampe vestibulaire par la membrane de Reissner, plus petite et plus délicate que la première. L’impulsion mécanique des osselets de l’oreille moyenne est transmise par la fenêtre ovale vers la cochlée, en passant par la membrane basilaire, et ce, jusqu’à l’organe de Corti où le signal mécanique est converti en impulsions nerveuses envoyées vers le cerveau.
Coda
(terme de prosodie)
La coda comprend la (ou les) consonnes suivant le noyau. Elle forme, avec le noyau, la rime qui compose elle-même, avec l’attaque, la syllabe.
Codage neuronal de la hauteur
(phonétique auditive et perceptive)
En ce qui a trait au codage neuronal de la tonie (ou hauteur perçue) d’un son, on considère que chaque fibre du nerf auditif fonctionne comme un filtre passe-bande. En effet, chaque fibre a une cadence de décharge maximale face à une fréquence de stimulation qui lui est caractéristique. L’emplacement de chaque fibre traduisant une fréquence donnée, on peut croire à une représentation spatiale de la fréquence dans le nerf auditif. Mais alors que certains arguments militent en faveur d’un codage exclusivement tonotopique de la hauteur tonale, d’autres arguments au contraire semblent commander un codage purement temporel. La vérité se trouve probablement quelque part entre ces deux points de vue, des aspects distincts de la hauteur tonale (gamme des hauteurs, types de sons) étant codés distinctement dans le nerf auditif.
Codage neuronal de l'intensité
(phonétique auditive et perceptive)
Les mécanismes nerveux du codage de la sonie (ou intensité perçue) ne sont pas encore complètement connus. On pense que la sonie augmente en fonction du taux de décharge (nombre de potentiels d’action par unité de temps) des neurones auditifs, ainsi qu’en fonction du nombre des neurones actifs et de leur extension dans le nerf auditif. Cependant, cette explication n’est pas entièrement satisfaisante dans la mesure où des sons à spectre étendu excitent la totalité des fibres et que, d’autre part, à une augmentation de la sonie du seuil de l’audition au seuil de la douleur ne correspond pas une augmentation équivalente du taux de décharge, celui-ci présentant une saturation dès 40dB au-dessus du seuil de décharge (taux de décharge spontané). Enfin, plusieurs recherches tendent à montrer que le taux de synchronisation des décharges pourrait être un indice du codage neuronal de la sonie.
Combinatoire (phonétique)
(domaine de la phonétique)
Une langue n’est pas constituée de segments isolés mais de sons enchaînés dans le discours. Il en résulte que ces unités s’influencent les unes les autres constamment dans la chaîne sonore. Dans un environnement nasal, par exemple, un segment oral subira une pression à la nasalisation, le segment nasal subissant lui-même une pression à la dénasalisation. Dans un contexte sourd, un segment sonore subira une pression à la désonorisation, les segments sourds environnants subissant eux-mêmes une pression contraire, c’est-à-dire au voisement. La phonétique combinatoire est précisément l’étude de l’interaction des sons les uns sur les autres dans la chaîne.
À cet égard, la vie des sons est régie par l’économie linguistique qui met en présence deux types de pression: l’inertie des organes phonateurs et la nécessité pour les sons de se maintenir distincts pour réaliser la communication. La force d’inertie tend à rapprocher les articulations pour restreindre la dépense d’énergie. Par contre, la nécessité de la communication, telle qu’elle s’exprime dans le système des unités distinctes, tend à faire en sorte que les articulations se maintiennent comme telles, voire se différencient, évitant ainsi l’assimilation et la disparition. L’entrejeu de ces deux forces, avec les gains et les reculs tantôt de l’une, tantôt de l’autre, ponctue l’évolution linguistique.
Combinatoire (variante, ou variante contextuelle)
(phonologie)
On dit d’un phonème qu’il comporte des variantes contextuelles ou combinatoires (des sons différents) lorsque sa forme (sa réalisation phonétique) change en fonction du contexte où il se trouve dans la chaîne, s’agissant de signifiants qui présentent une certaine parenté, articulatoire ou acoustique. Les variantes contextuelles sont donc des réalisations phonétiques différentes d’une même unité linguistique. Ses réalisations sont prévisibles car elles sont soumises à des environnements particuliers. Ainsi, en français du Québec par exemple, les phonèmes /t/ et /d/ connaissent des variantes assibilées (respectivement [ts] et [dz]) devant un son antérieur fermé (cf. « étudier »).
Commutation
(phonétique fonctionnelle)
La commutation, c’est la substitution, dans un contexte identique, d’un segment par un autre, avec réalisation d’une nouvelle unité significative. Par exemple, « tu » [ty] ~ « dû » [dy], « baume » [bom] ~ « paume » [pom].
Compact
(phonétique acoustique)
Un son est dit « compact » quand, sur le plan acoustique, il implique une concentration relativement élevée d’énergie spectrale dans les parties centrales du spectrogramme. Les sons compacts s’opposent aux sons diffus. En français, les consonnes vélaires (/k/ et /g/) et palatales (/j/) sont compactes, de même que les voyelles ouvertes (par exemple /a/).
Comparée (phonétique)
(domaine de la phonétique)
On l’appelle également phonétique évolutive, ou encore, phonétique comparée (ou comparative). Elle est apparue au 19e siècle. Il s’agit d’un mouvement qui, autant par sa méthode rigoureuse que par sa recherche des lois générales d’évolution phonétique, contribua à l’avènement d’une authentique science phonétique. Les principaux représentants de ce mouvement théorique ont été le Danois Rasmus Rask et les Allemands Franz Bopp et Jakob Grimm. Ils pratiquaient la comparaison systématique des langues dans l’étude de leur évolution.
Complexe (consonne)
(terme articulatoire)

Une consonne complexe se réalise à l’aide d’une combinaison de traits phoniques différents et successifs..

Complexe (son)
(phonétique acoustique)
Un son complexe est composé de plusieurs fréquences, contrairement au son pur qui n’en possède qu’une. Les sons complexes résultent de la réflexion et de la résonance de l’onde initiale. Les sons humains sont tous des sons complexes puisque les vibrations laryngées sont ensuite amplifiées et/ou amorties dans les cavités supra-glottiques, avant de sortir de la bouche. Cela dit, selon le théorème de Fourier (1836), toute onde complexe est analysable en une série d’ondes simples.
Conduction aérienne
(phonétique acoustique)
Le terme « conduction aérienne » désigne le processus par lequel l’onde sonore est transmise à l’oreille moyenne à travers l’air dans le conduit auditif externe. L’air, de par sa nature élastique, est en effet l’un des principaux propagateurs de l’onde sonore.
Conduction osseuse
(phonétique auditive et perceptive)
La conduction osseuse est un processus perceptif par lequel le son est dirigé vers l’oreille interne via la boîte crânienne. Lors de l’audition, ce type de conduction a un rôle relativement peu important par rapport au rôle assumé par la conduction aérienne. En effet, l’énergie sonore transmise à la cochlée par la conduction osseuse est de 30 à 60dB en dessous de celle imputable à la conduction aérienne. Toutefois, la conduction osseuse a un rôle important dans l’audition de sa propre voix. Par exemple, lorsque l’on écoute sa propre voix enregistrée, celle-ci peut sembler étrangère car elle est souvent plus aiguë que ce que l’on perçoit lorsque l’on parle. Ce phénomène serait dû notamment à une relative atténuation des basses fréquences, lesquelles seraient transmises à la cochlée, lors de l’audition, par la conduction osseuse.
Conduit auditif externe
(phonétique auditive et perceptive)
Situé dans la partie externe de l’oreille, le conduit auditif relie le pavillon à l’oreille moyenne. Chez l’adulte, ce chenal a un diamètre de 0,7-0,8 cm et une longueur de 2,5 cm. Il est terminé vers l’intérieur par la membrane tympanique. Parce que le conduit auditif est dur et lisse, il n’amortit pas les mouvements vibratoires de l’air, et joue un rôle de résonateur acoustique en amplifiant les ondes sonores qui le traversent. Il permet ainsi de détecter des sons qui ne seraient pas perceptibles s’ils atteignaient directement le tympan sans avoir auparavant été amplifiés.
Conduit vocal
(phonétique articulatoire)
Conduit par lequel est acheminé l’air lors de la production de la parole, incluant toutes les parties du conduit respiratoire impliquées dans cette production: poumons, trachée, larynx, pharynx, cavités orale et nasale. Le conduit vocal, de la glotte aux lèvres, a une longueur d’environ 14 cm chez les femmes et 16,9 cm chez les hommes. La partie du conduit vocal comprise entre le larynx et les lèvres est appelée conduit vocal supralaryngal (ou supraglottal). Pour certains, le conduit vocal se limite à la partie supralaryngale.
Conque
(phonétique auditive et perceptive)
La conque est une partie de l’oreille externe qui forme le prolongement du conduit auditif vers l’extérieur.
Consonne
Sur le plan articulatoire, une consonne nécessite une obstruction, totale ou partielle, du conduit vocal, en un ou plusieurs points. Sur le plan acoustique, les consonnes se caractérisent par des propriétés ayant trait à leur périodicité, leur continuité et la présence du bruit plutôt que de formants.
Constricteur inférieur
(phonétique articulatoire)
Le constricteur inférieur est un muscle du larynx qui s’étend de la région laryngale jusqu’au palais mou, et qui comprend trois faisceaux correspondant à ses points d’insertion: les faisceaux thyroïdien, crico-thyroïdien et cricoïdien. Le constricteur inférieur contribue, avec les constricteurs médian et supérieur, à rétrécir les diamètres antéro-postérieur et transversal du chenal pharyngal.
Constricteur médian
(phonétique articulatoire)
Le constricteur médian est un muscle du larynx qui s’étend de la région laryngale jusqu’au palais mou, et qui contribue, avec les constricteurs inférieur et supérieur, à rétrécir les diamètres antéro-postérieur et transversal du chenal pharyngal.
Constricteur supérieur
(phonétique articulatoire)
Le constricteur supérieur est un muscle du larynx qui s’étend de la région laryngale jusqu’au palais mou, et qui contribue, avec les constricteurs inférieur et médian, à rétrécir les diamètres antéro-postérieur et transversal du chenal pharyngal.
Constriction
(terme articulatoire)
Une constriction est un resserrement du chenal expiratoire. L’air qui provient des poumons passe de façon continue par cet espace restreint donnant lieu à l’émergence des consonnes constrictives.
Constrictive
(terme articulatoire)

Une consonne constrictive se réalise au moyen d’un resserrement important du conduit vocal en un point quelconque du chenal expiratoire.

Continue (consonne)
(phonétique acoustique)
Les consonnes continues sont des consonnes non interrompues, s’opposant sur ce plan aux consonnes obstruantes qui sont des consonnes interrompues, dites impulsionnelles (par exemple [p t d]). Au niveau articulatoire, il y a, lors de la production d’une consonne continue, constriction du conduit vocal et non pas obstruction: le passage de l’air est donc continu. Les fricatives [f s j], par exemple, sont des consonnes continues.
Continue (parole)
(prosodie)
La parole peut être continue ou interrompue. Lorsqu’elle est dite continue, c’est qu’elle ne comporte pas de pauses, silencieuses ou remplies. Elle est alors considérée comme étant fluide, par opposition à la parole interrompue qui est dite hésitante.
Contrastif (accent)
(prosodie)
Fonctionnellement, l’accent représente une mise en relief d’un son ou d’une séquence de sons au détriment des autres dans la chaîne. Ceci correspond à ce que l’on appelle généralement la fonction contrastive de l’accent ou de l’accentuation. Lorsqu’il s’agit d’une langue à accent fixe, comme le tchèque (où l’accent tombe sur la 1re syllabe du mot) ou le français (sur la dernière syllabe du mot, du groupe rythmique, ou du syntagme intonatif), le contraste prend une forme démarcative (ou délimitative) puisqu’il est ainsi possible de repérer les frontières d’unités significatives. Dans le cas des langues à accent libre, comme l’anglais ou l’italien, où le point de chute de l’accent est variable dans le mot, le contraste prend une valeur culminative car il met alors en évidence tout simplement les points culminants de l’énoncé.
Acoustiquement, les paramètres sous-jacents à l’accent sont la fréquence, l’amplitude et la durée. Selon le cas, l’un ou l’autre de ces paramètres sous-tendra l’accent, sans qu’il soit exclu que les trois paramètres y contribuent simultanément.
Les contreparties perceptives de ces trois paramètres sont respectivement la hauteur, l’intensité et la longueur.
Contrastive (fonction)
(phonétique articulatoire)
Au nombre de quatre, les cavités supra-glottiques (ou supralaryngales), situées au-dessus du larynx, sont le pharynx, la cavité nasale, la cavité buccale et la cavité labiale. Le rôle de ces cavités est de résonner le son provenant du larynx, d’affaiblir ou d’amplifier certaines fréquences du son en fonction de leur propre fréquence de résonance.
Contrastive (phonétique)
(domaine de la phonétique)
Il s’agit d’une étude qui compare de façon systématique le phonétisme de deux langues. Il y aura, par exemple, la phonétique contrastive de l’espagnol et de l’italien, ou la phonétique contrastive de l’arabe et de l’hébreu. On insiste dès lors sur les points communs, bien sûr, mais surtout sur les différences entre les deux langues décrites.
Cordes vocales (ou ligament vocal)
(phonétique articulatoire)
Petits muscles en forme de lèvres situés dans la partie moyenne du larynx, les cordes vocales sont rattachées à l’avant à la paroi fixe du larynx et à l’arrière aux deux aryténoïdes mobiles. Ces derniers sont de petits cartilages qui écartent et rapprochent les cordes vocales, déterminant ainsi l’ouverture ou la fermeture de la glotte. Les cordes vocales jouent un rôle essentiel dans la production de la voix. Pendant la phonation, elles sont rapprochées et la glotte est fermée. C’est la pression exercée par la poussée de l’air provenant des poumons qui fait vibrer les cordes vocales, produisant la voix, qui caractérise les sons dits voisés (sonores), voyelles ou consonnes. La pression diminue ensuite et le cycle recommence, scindant l’air provenant des poumons en impulsions dont la fréquence est variable.
Coronale
(terme articulatoire)
Une consonne coronale a les bords de la lame de la langue (ou couronne) comme articulateur.
Corpus
En linguistique, un corpus correspond à un ensemble de données (textes écrits ou transcriptions de données orales enregistrées) qui peuvent être utilisées comme point de départ pour une description linguistique ou pour vérifier des hypothèses à propos du langage.
Corrective (phonétique, ou phonétique orthophonique)
(domaine de la phonétique)
Elle vise la correction phonétique. Deux cas de figure doivent être distingués: celui de l’apprenant d’une langue seconde, qui a besoin de connaître une méthode efficace pour acquérir les bases d’une prononciation jugée acceptable de cette langue par les locuteurs natifs. Puis, il y a les personnes qui présentent un trouble du langage parlé. La phonétique orthophonique procède alors au dépistage du trouble et, en fonction du diagnostic posé, elle propose un traitement approprié.
Cortex auditif
(neurolinguistique)
Région du cortex cérébral du cerveau responsable de la réception de tous les stimuli auditifs. Les cortex auditifs droit et gauche sont tous deux informés de tous les évènements sonores, qu’ils proviennent de l’oreille droite ou gauche. On distingue le cortex auditif primaire du cortex auditif associatif spécifique. Le premier est localisé près de la scissure de Sylvius. En fait, la face supérieure de la première circonvolution temporale est enfouie dans cette scissure, formant un ou deux replis. C’est là que se situe le cortex auditif primaire. Le cortex associatif spécifique auditif, qui est connecté au cortex auditif primaire par de courtes fibres, ne reçoit aucune information de la périphérie mais uniquement du cortex auditif primaire, dont il se distingue pour cette raison. C’est donc le cortex auditif primaire qui reçoit l’information sensorielle de l’extérieur et qui la transmet au cortex associatif spécifique auditif. Ce dernier est constitué de la moitié postérieure de la première circonvolution temporale, « planum temporale » compris.
Corti (organe de)
(phonétique auditive et perceptive)
Organe de l’oreille interne située dans la cochlée, du côté du canal cochléaire. L’organe de Corti contient de nombreuses cellules réceptrices (les cellules ciliées internes et externes), des celllules de soutient, ainsi que des cellules dites « pilliers de Corti », qui soutiennent l’organe du même nom. La longueur de ces dernières cellules augmente graduellement de la base au sommet du limaçon. Elles forment le tunnel de Corti, lequel contient un liquide apparenté à l’endolymphe.
Coup de glotte
(terme articulatoire)
Le coup de glotte a comme lieu d’articulation le larynx et comme articulateur la glotte, ou plus précisément les cordes vocales. Il consiste en une occlusion glottale, une fermeture de la glotte suivie d’une brusque ouverture. Le coup de glotte est une consonne dans plusieurs langues dont l’arabe. Par ailleurs, il exerce souvent une fonction expressive, ou contrastive (cf. l’attaque vocalique forte dans les mots commençant par une voyelle).
Courbe d'intensité
(phonétique acoustique et perceptive)
Les courbes d’intensité permettent, dans le cadre de la phonétique acoustique, de déterminer le niveau de pression acoustique et la fréquence nécessaires pour produire chez un auditeur une impression déterminée. Ces courbes décrivent la variation de l’intensité en fonction de l’amplitude et de la fréquence.
Courbe intonative (ou courbe mélodique)
(prosodie)
Quand la hauteur de la voix est envisagée syntagmatiquement, dans le temps, c’est-à-dire en tenant compte des variations qui s’établissent entre les valeurs portées par les syllabes, ou les mots, ou les syntagmes phoniques dans la chaîne, on l’appelle intonation, ou courbe mélodique, ou mélodie. On notera que les variations de hauteur dont il s’agit alors ne sont pas inhérentes aux traits segmentaux mais à des unités qui les subsument, à savoir les syllabes, ou une combinaison de plusieurs d’entre elles. Cela dit, la hauteur intrinsèque des segments peut naturellement exercer un effet perturbateur sur la courbe mélodique. Sur le plan linguistique, on notera également que la mélodie sert très souvent à marquer le caractère déclaratif ou interrogatif d’une phrase, ou encore, à fournir des indices sur la structuration syntagmatique, syntaxique ou sémantique des énoncés.
Courbe mélodique (ou courbe intonative)
(prosodie)
Quand la hauteur de la voix est envisagée syntagmatiquement, dans le temps, c’est-à-dire en tenant compte des variations qui s’établissent entre les valeurs portées par les syllabes, ou les mots, ou les syntagmes phoniques dans la chaîne, on l’appelle intonation, ou courbe mélodique, ou mélodie. On notera que les variations de hauteur dont il s’agit alors ne sont pas inhérentes aux traits segmentaux mais à des unités qui les subsument, à savoir les syllabes, ou une combinaison de plusieurs d’entre elles. Cela dit, la hauteur intrinsèque des segments peut naturellement exercer un effet perturbateur sur la courbe mélodique. Sur le plan linguistique, on notera également que la mélodie sert très souvent à marquer le caractère déclaratif ou interrogatif d’une phrase, ou encore, à fournir des indices sur la structuration syntagmatique, syntaxique ou sémantique des énoncés.
Titre du spoiler
(phonétique articulatoire)
Muscle du larynx, situé entre la proéminence musculaire des aryténoïdes et la surface latérale du cricoïde. Le crico-aryténoïde latéral a une fonction d’adduction, c’est-à-dire qu’il contrôle la fermeture de la glotte, fonction qu’il assume avec le muscle inter-aryténoïdal. D’aucuns considèrent le crico-aryténoïde latéral comme un adducteur additionnel.
Crico-aryténoïde postérieur
(phonétique articulatoire)
Le crico-aryténoïde postérieur consiste en une paire de muscles symétriques du larynx, chacun étant situé d’un côté du cricoïde. Le crico-aryténoïde postérieur joue un rôle d’abducteur, c’est-à-dire qu’il contrôle l’ouverture des cordes vocales.
Cricoïde
(phonétique articulatoire)
Situé immédiatement au-dessus de la trachée, le cricoïde est un cartilage en forme d’anneau ou de bague, d’un diamètre interne d’environ 1,9 cm chez la femme adulte et 2,4 cm chez l’homme adulte. Le cricoïde sert de support aux arythénoïdes ainsi qu’au thyroïde auquel il est connecté par le muscle crico-thyroïde.
Crico-thyroïde
(phonétique articulatoire)
Le muscle crico-thyroïde est constitué d’une bande de fibres musculaires reliant le thyroïde et le cricoïde. La contraction de la partie antérieure de ce muscle cause la rotation du thyroïde et exerce une tension longitudinale sur les cordes vocales, provoquant leur extension et leur allongement.
Culminative (fonction)
La fonction culminative ressortit au contraste. Dans une langue à accent libre (l’anglais, l’espagnol, l’italien…), on dit généralement de l’accent de mot qu’il exerce une telle fonction car, les cas de fonction distinctive, emphatique et expressive mis à part, il ne fait que marquer les points culminants de l’énoncé, en mettant en évidence certaines séquences (syllabes) au détriment des autres..
Cycle
(phonétique acoustique)
Un cycle sonore correspond à la distance entre deux phases successives, soit de compression ou de détente de l’air. On appelle « période » (abréviation: T) la durée d’une oscillation complète, c’est-à-dire la durée d’un cycle. La relation entre la période et la fréquence est exprimée ainsi: F = 1/T. La fréquence du son, qui permet d’exprimer la rapidité du mouvement, est exprimée en Hz et correspond au nombre de cycles complets effectués par seconde. 1 Hz correspond à 1 cycle/seconde.

D

Débit articulatoire
(prosodie)
Le débit articulatoire correspond à la vitesse d’énonciation, au déroulement temporel de l’émission des unités phoniques de l’énoncé, comprenant les pauses remplies, les syllabes prolongées et les hésitations, mais excluant les pauses silencieuses. Le débit se calcule en syllabes, en segments ou en mots. On distingue trois types de débits réguliers (lent, moyen, rapide) et deux types de changements de débit (accélération et ralentissement).
Débit de parole
(prosodie)
Le débit de parole correspond au mouvement d’ensemble de l’énoncé. Il porte sur tout ce qui est inclus dans un tour de parole, y compris les pauses silencieuses. Le débit se calcule en syllabes, en segments ou en mots. On distingue trois types de débits réguliers (lent, moyen, rapide) et deux types de changements de débit (accélération et ralentissement).
DéciBel (abrév. dB)
(phonétique acoustique)
Le décibel (abréviation « dB ») est une unité standard de mesure de l’intensité des sons. L’échelle des décibels est une échelle de mesure relative qui est basée sur un rapport de grandeur entre un son donné et un son de référence. Ce que mesure effectivement l’échelle des décibels, ce n’est donc pas uniquement la pression sonore associée au son choisi mais le rapport, exprimé sous forme logarithmique (base 10), entre la pression d’un son donné et la pression du son de référence. 0 dB correspond au seuil de l’audition, alors que 140 dB correspond au seuil de la douleur.
Déclinaison (ligne de)
(prosodie)
À cause de facteurs essentiellement physiologiques, la ligne mélodique décroît généralement du début à la fin d’une phrase. Ce phénomène (universel) est connu sous le nom de ligne de déclinaison. Celle-ci est souvent remise à zéro, pour ainsi dire, lors d’une pause marquant un groupe de souffle.
Décodage
(phonétique auditive et perceptive)
Le décodage, c’est la transformation de l’onde sonore en unités phonétiques identifiées. C’est la segmentation de la parole continue en unités (phonèmes, mots) et l’identification de la signification de ces unités, cette identification étant nécessaire à la compréhension du langage. Le décodage est donc un processus clé du langage. En effet, l’incapacité de décoder un flot continu de paroles, de le découper en phonèmes ou en mots, rend impossible la compréhension de la parole.
Délabialisation
(terme articulatoire)
Une délabialisation se produit lorsque l’articulation d’un son (une consonne) cesse d’être accompagnée d’une projection et d’un arrondissement des lèvres.
Démarcative (fonction)
La démarcation consiste en la délimitation d’unités. En tchèque, par exemple, où l’accent tombe généralement sur la première syllabe du mot, on dit de la place de l’accent qu’elle exerce une fonction démarcative. En effet, en notant tout simplement la place des accents, on pourra facilement repérer chaque début de mots, et ce, sans même connaître cette langue. Les pauses que l’on insère volontairement quelque fois entre les mots jouent le même rôle: « la # baie » et non pas « l’abbé ». Il en est de même d’autres traits phonétiques, comme la glottalisation, par exemple. Ainsi, en allemand, comme tout mot commençant par une voyelle est précédé d’une glottalisation (= attaque forte), on peut facilement repérer par là chaque début de mot.
Dénasalisation
(terme articulatoire)
Une dénasalisation se produit lorsqu’une articulation cesse d’être accompagnée d’un passage de l’air vers la cavité nasale. Par anticipation d’une articulation orale qui suit, il arrive que la luette remonte sur la paroi pharyngale avant que l’articulation nasale soit terminée. D’autre part, il peut s’agir au contraire d’un retard de nasalité, la luette ne s’abaissant que tardivement. Sans parler des dénasalisations dues simplement à une congestion nasale lors d’un rhume.
Dénasalisée
(terme articulatoire)
Une consonne (ou une voyelle) nasale peut être dénasalisée sous l’influence des segments oraux environnants. La dénasalisation est provoquée par une anticipation du relèvement de la luette (ou par un retard dans le décollement de celle-ci) sur (de) la paroi pharyngale lors de l’émission du son. La luette empêche alors l’air d’entrer dans la cavité nasale, pendant une partie tout au moins de la réalisation du son. Ex.: « Conrad » prononcé avec une voyelle postérieure mi-ouverte ayant perdu toute trace de nasalité. Un engorgement des fosses nasales lors d’un rhume peut également avoir un impact: « rhume » prononcé avec une sorte de [b] final.
Dentale
(terme articulatoire)
Une consonne dentale a les dents supérieures comme lieu d’articulation. En français, les consonnes dentales sont [f] et [v].
Depressor labii inferior
(phonétique articulatoire)
Le depressor labii inferior est un muscle du visage dont la fonction est d’ouvrir les lèvres et également de les rétracter.
Descriptive (phonétique)
(domaine de la phonétique)
Cette branche de la phonétique s’attache à expliquer le fonctionnement d’une seule langue en particulier. Ainsi, il y a la phonétique descriptive du français, la phonétique descriptive de l’anglais, etc. Tous les aspects phonétiques de la langue décrite sont alors abordés.
Désintégration phonétique
(neurolinguistique)
Trouble de la communication verbale lié au fonctionnement anormal de la musculature de l’appareil buccophonatoire. Le syndrome de désintégration phonétique est parfois confondu avec l’anarthrie dont il se distingue notamment par le fait que dans le cas de la désintégration phonétique, l’expression orale est quantitativement suffisante pour que l’on puisse reconnaître la majorité des transformations phonétiques caractéristiques. Dans le cas de l’anarthrie, par contre, l’atteinte de l’expression verbale est plus sévère et ne permet pas, généralement, cette reconnaissance. Le syndrome de désintégration phonétique se retrouve fréquemment chez les malades atteints d’aphasie de Broca, associé à d’autres troubles, notamment la perturbation de l’écriture, une apraxie buccofaciale, etc. Le syndrome de désintégration phonétique est un trouble dont les personnes atteintes sont conscientes et qui n’est pas permanent On distingue trois types de perturbations associées au syndrome de désintégration phonétique, les perturbations parétiques, dystoniques et dyspraxiques.
Désonorisée (ou dévoisée)
(terme articulatoire)
Une voyelle ou une consonne est désonorisée (ou dévoisée) quand, souvent sous l’influence de segments sourds environnants, elle perd son caractère sonore. La voyelle ou la consonne est alors prononcée sans vibration des cordes vocales au niveau du larynx. Un signe diacritique souscrit (petit cercle) permet de signaler la présence d’une articulation dévoisée. Ex.: dans « absous », [b] tend à être désonorisé sous l’influence de [s] (sourd) –> [apsu]. De même, en français québécois, le [i] de « siffler » ([sifle]) est régulièrement désonorisé.
Détente (ou explosion)
(phonétique articulatoire)
L’explosion, appelée également détente, est la phase finale de la production d’une consonne occlusive. Elle est ainsi nommée à cause du bruit que produit l’air qui est brusquement libéré après la rupture du contact entre l’articulateur et le lieu d’articulation. Lors de la réalisation d’une occlusive, l’explosion est précédée de l’implosion et de la tenue.
d.e.v. (ou v.o.t.)
(terme articulatoire)
Le délai d’établissement du voisement (abrév. d.e.v.; en anglais: v.o.t. pour Voice Onset Time) fait référence au temps qui s’écoule entre le moment où se produit la détente d’une consonne occlusive (la rupture d’occlusion) et le moment où les cordes vocales se mettent à vibrer.
Dévoisée (ou désonorisée)
(terme articulatoire)
Une voyelle ou une consonne est désonorisée (ou dévoisée) quand, souvent sous l’influence de segments sourds environnants, elle perd son caractère sonore. La voyelle ou la consonne est alors prononcée sans vibration des cordes vocales au niveau du larynx. Un signe diacritique souscrit (petit cercle) permet de signaler la présence d’une articulation dévoisée. Ex.: dans « absous », [b] tend à être désonorisé sous l’influence de [s] (sourd) –> [apsu]. De même, en français québécois, le [i] de « siffler » ([sifle]) est régulièrement désonorisé.
Diacritique (signe)
(notation phonétique)
Un signe diacritique est un signe graphique (point, accent, symbole quelconque) qui est ajouté à une lettre de l’alphabet pour en changer la valeur. L’A.P.I. utilise de nombreux signes diacritiques. Ils peuvent être suscrits, souscrit, antéposés, postposés, voire superposés. Chacun altère la valeur du son sur lequel il porte.
Diachronique (phonétique)
(domaine de la phonétique)
Étude de la composante phonique d’une langue dans ses états successifs à travers l’histoire.
Didactique (accent)
(prosodie)
C’est celui que l’on utilise pour créer des proéminences en discours formel. Les mises en relief, qui portent alors sur des endroits de l’énoncé où on ne les retrouverait pas forcément en langage spontané, ou moins relevé, ont ainsi une valeur pédagogique. Elles visent à maintenir l’intérêt et à attirer l’attention sur tel ou tel point du discours.
Diérèse
La diérèse consiste en la dissociation des éléments d’une diphtongue. La prononciation de « nuage » avec deux noyaux syllabiques, par exemple, constitue une diérèse.
Différenciation
(phonétique combinatoire) Modification d’un son qui tend à se différencier, pour mieux se maintenir, d’un autre son qui le conditionne et avec lequel il est en contact. Ainsi, le mot « pays », prononcé avec [a] plutôt que /e/, ouvert ou fermé.
Diffus
(phonétique acoustique)
Un son est « diffus » quand, sur le plan acoustique, il implique une faible concentration d’énergie spectrale dans les parties non centrales du spectrogramme. L’énergie d’un son diffus est répartie sur l’ensemble des fréquences du spectre. Les sons diffus s’opposent aux sons compacts. En français, les consonnes alvéodentales (par exemple /t/ et /d/) et labio-dentales (/f/ et /v/) sont diffuses, de même que les voyelles fermées (/i/, /y/, /u/).
Dilation double
(phonétique combinatoire)
Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un son à distance de type articulatoire différent. La dilation double se fait simultanément par la gauche et la droite. Ex.: dans [disemine] (« disséminer »), le premier [e] (mi-fermé) tend à se fermer et à se réaliser [i] (fermé) sous l’influence simultanée des deux [i] (fermés) des syllabes environnantes –> [disimine].
Dilation progressive
(phonétique combinatoire)
Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un son à distance de type articulatoire différent. La dilation progressive se fait de gauche à droite. Ex.: dans [definitwar] (« définitoire »), le premier [i] (fermé) tend à s’ouvrir et à se réaliser en [e] sous l’influence du [e] (mi-fermé) qui le précède –> [defenitwar].
Dilation régressive
(phonétique combinatoire) Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un son à distance de type articulatoire différent. La dilation régressive se fait de droite à gauche. Ex.: « surtout », avec la première voyelle prononcée comme [u], sous l’influence de la voyelle de la seconde syllabe ([u])./su_spoiler]
Diphtongue
Une diphtongue consiste en une articulation vocalique complexe qui comporte une variation de lieu d'articulation ou de mode articulatoire en cours d'émission. Les diphtongues impliquent un relâchement des organes articulatoires et un changement de timbre vocalique. On rencontre de nombreuses diphtongues en anglais ("mouse"), mais aussi en français du Québec dans un mot comme "fête" prononcé [fait].
Diphtonguée (voyelle)
(terme articulatoire)
Sur le plan articulatoire, une voyelle diphtonguée présente une variation du lieu d’articulation ou du mode articulatoire en cours d’émission. Sur le plan acoustique, on observe dans ce cas une instabilité formantique caractérisée par une tenue variable des formants.
Diplacousie
(neurolinguistique)
La diplacousie est un trouble auditif caractérisé par la différence de hauteur perçue par les deux oreilles lorsque stimulées par un signal sonore de même fréquence et de même intensité. La diplacousie peut accompagner des cas de surdité professionnelle due au bruit. Elle résulte d’une détérioration de l’organe de Corti.
Diacritique (signe)
(notation phonétique)
Un signe diacritique est un signe graphique (point, accent, symbole quelconque) qui est ajouté à une lettre de l’alphabet pour en changer la valeur. L’A.P.I. utilise de nombreux signes diacritiques. Ils peuvent être suscrits, souscrit, antéposés, postposés, voire superposés. Chacun altère la valeur du son sur lequel il porte.
Discontinue (quantité, voir unité discrète)
(phonologie)
Une quantité discontinue ou unité discrète est un élément phonologique par lequel des unités significatives minimales (monèmes, morphèmes) sont distinguées les unes des autres. C’est un élément qui vaut par sa présence ou son absence. Il n’est jamais plus ou moins quelque chose car il n’a de réalité qu’oppositive. Par exemple, en français, les mots « pain » et « bain » sont distingués l’un de l’autre grâce aux quantités discontinues /p/ et /b/. En phonologie, les quantités discontinues ou unités discrètes sont des unités non significatives mais distinctives, c’est-à-dire des unités qui permettent d’opposer les monèmes d’une langue. On dégage les quantités discontinues au moyen de la procédure de découverte appelée « commutation ». Les unités discrètes peuvent être de nature segmentale (les phonèmes), ou supra-segmentale (les tons).
Discrète (unité)
(phonologie)
Une quantité discontinue ou unité discrète est un élément phonologique par lequel des unités significatives minimales (monèmes, morphèmes) sont distinguées les unes des autres. C’est un élément qui vaut par sa présence ou son absence. Il n’est jamais plus ou moins quelque chose car il n’a de réalité qu’oppositive. Par exemple, en français, les mots « pain » et « bain » sont distingués l’un de l’autre grâce aux quantités discontinues /p/ et /b/. En phonologie, les quantités discontinues ou unités discrètes sont des unités non significatives mais distinctives, c’est-à-dire des unités qui permettent d’opposer les monèmes d’une langue. On dégage les quantités discontinues au moyen de la procédure de découverte appelée « commutation ». Les unités discrètes peuvent être de nature segmentale (les phonèmes), ou supra-segmentale (les tons).
Discrimination auditive
(phonétique auditive et perceptive)
Le terme « discrimination » réfère à la capacité de distinguer les sons les uns des autres. C’est, en d’autres termes, la capacité de séparer un stimulus sonore d’un autre grâce à un nombre de différences suffisantes entre les deux stimuli. D’aucuns emploient également ce terme pour référer à l’habileté à entendre de toutes petites différences d’ordre phonétique, distinctives ou non, entre deux ou plusieurs sons.
Dissimilation
(phonétique combinatoire) Modification d’un son qui tend à se différencier, pour mieux se maintenir, d’un autre son qui le conditionne et duquel il est distant. Ex.: « venimeux » tend à se prononcer « vlimeux ».
Dissonance
La dissonance consiste en une suite de sons dont la simultanéité ou la succession paraît désagréable à l’oreille.
Disyllabe
(prosodie)
On appelle dissyllabe un mot (ou une séquence) de deux syllabes.
Distinctif (trait ou trait pertinent)
(phonologie)
Une quantité discontinue ou unité discrète est un élément phonologique par lequel des unités significatives minimales (monèmes, morphèmes) sont distinguées les unes des autres. C’est un élément qui vaut par sa présence ou son absence. Il n’est jamais plus ou moins quelque chose car il n’a de réalité qu’oppositive. Par exemple, en français, les mots « pain » et « bain » sont distingués l’un de l’autre grâce aux quantités discontinues /p/ et /b/. En phonologie, les quantités discontinues ou unités discrètes sont des unités non significatives mais distinctives, c’est-à-dire des unités qui permettent d’opposer les monèmes d’une langue. On dégage les quantités discontinues au moyen de la procédure de découverte appelée « commutation ». Les unités discrètes peuvent être de nature segmentale (les phonèmes), ou supra-segmentale (les tons).
Distinctive (fonction)
On dit d’un élément phonique quelconque qu’il exerce une fonction distinctive lorsque sa présence ne s’explique pas par l’environnement phonétique, tout en rendant habituellement possible une opposition entre des monèmes (ou morphèmes) différents. Le rôle distinctif est d’abord rempli par les sons des langues, que l’on appelle alors des « phonèmes », ou unités distinctives segmentales minimales. En français, la présence de /f/ plutôt que /v/ assure une opposition significative entre « fil » et « ville ». Les phonèmes sont eux-mêmes constitués de traits phonétiques dits « pertinents ». Dans le cas de /f/ et de /v/, c’est la sonorité qui les oppose, c’est-à-dire la présence ou l’absence de vibrations des cordes vocales. La sonorité est donc considérée comme pertinente en français (pour les consonnes).
La fonction distinctive peut aussi être exercée par des éléments supra-segmentaux comme les accents et les tons. En slovaque, [ku’ra] (avec un accent sur la seconde syllabe) signifie « poulet », alors que [‘kura] (avec un accent sur la première syllabe) signifie « traitement ». Conséquemment, on dit de la place de l’accent qu’elle peut être distinctive dans cette langue. D’autre part, en vietnamien, /haj/ signifie « deux », lorsque prononcé avec un ton haut et uni, mais « océan », lorsqu’il s’accompagne d’un ton descendant-montant. On dit donc des tons qu’ils constituent en vietnamien des « prosodèmes », à savoir des unités distinctives supra-segmentales.
Il ne faut pas confondre (place d’) accents distinctifs et tons distinctifs. Dans le cas de l’accent, c’est la position particulière du point de chute de l’élévation de la voix ou autre sur telle syllabe et non telle autre qui est pertinent. En revanche, dans le cas des tons, il peut s’agir d’une seule syllabe. Et c’est donc la configuration particulière de la hauteur de la voix qui est alors pertinente.
Division palatine
(terme articulatoire)
La division palatine permet de reconnaître deux sections distinctes sur la surface du palais. Il s’agit d’une part du palais dur (osseux), et d’autre part de la partie fibreuse, le palais mou (aussi appelé voile du palais). La distinction entre palais dur et palais mou sous-tend la distinction entre les consonnes palatales et les consonnes vélaires.
Dorsale
(terme articulatoire)
Une consonne dorsale a le dos de la langue comme articulateur. [k], [g], [w] et [j], par exemple, sont des consonnes dorsales.
Dorso-alvéolaire
(terme articulatoire)
Une consonne dorso-alvéolaire a les alvéoles comme lieu d’articulation et le dos de la langue comme articulateur.
Dorso-palatale
(terme articulatoire)

Une consonne dorso-palatale a le palais dur comme lieu d’articulation et le dos de la langue comme articulateur.

Dorso-postpalatale
(terme articulatoire)
Une consonne dorso-postpalatale a la partie postérieure du palais dur comme lieu d’articulation et le dos de la langue comme articulateur.
Dorso-prépalatale
(terme articulatoire)
Une consonne dorso-prépalatale a la partie antérieure du palais dur comme lieu d’articulation et le dos de la langue comme articulateur.
Dorso-vélaire
(terme articulatoire)

Une consonne dorso-vélaire a le voile du palais comme lieu d’articulation et le dos de la langue comme articulateur.

Dorso-uvulaire
(terme articulatoire)
Une consonne dorso-uvulaire a la luette comme lieu d’articulation et le dos de la langue comme articulateur. [R] est une consonne dorso-uvulaire en français.
Dos (de la langue)
(terme articulatoire)
Le dos est le nom donné à la partie médiane de la langue, située entre l’apex (la pointe) et la racine. Le dos de la langue sert d’articulateur pour un très grand nombre de sons. Au besoin, on le divise en parties pré-, médio- et post-dorsales.
Double (assimilation)
(phonétique combinatoire)
Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un autre son de type articulatoire différent avec lequel il est en contact. L’assimilation double se fait simultanément de gauche à droite et de droite à gauche. Ex.: « maintenant », où le [t] passerait à [n] sous l’influence du double contexte nasal qui le précède et le suit.
Double (dilation)
(phonétique combinatoire)
Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un son à distance de type articulatoire différent. La dilation double se fait simultanément par la gauche et la droite. Ex.: dans [disemine] (« disséminer »), le premier [e] (mi-fermé) tend à se fermer et à se réaliser [i] (fermé) sous l’influence simultanée des deux [i] (fermés) des syllabes environnantes –> [disimine].
Douce
(phonétique articulatoire)
Une consonne est dite « douce » lorsqu’elle est articulée avec une faible tension musculaire. Les consonnes [b v d l] sont autant d’exemples de consonnes douces.
Douleur (seuil de la )
(phonétiques auditive, perceptive et acoustique)
Le seuil de la douleur est habituellement situé autour de 120dB, mais il varie en fonction de la fréquence. Lorsqu’un son est très intense, il n’est pas véritablement entendu mais procure plutôt une sensation de douleur locale pouvant causer à l’oreille des lésions définitives.
Dur (palais)
(terme articulatoire)
Le palais dur forme, avec le palais mou (ou voile du palais) qui le prolonge et qui est lui-même terminé par la luette (ou l’uvule), la voûte palatine, à savoir la partie supérieure de la cavité buccale. Il correspond à la partie osseuse de la voûte palatine et constitue le lieu d’articulation des réalisations palatales.
Durée
(domaine acoustique)
La durée est la mesure du temps de réalisation des sons lors de la phonation. Il s’agit du déroulement de l’onde sonore dans le temps. Acoustiquement, la durée est généralement mesurée en centièmes (cs), ou en millièmes (ms) de secondes. Le calcul de la durée se fait à l’aide de programmes informatiques de traitement du signal.
Certaines langues font un usage distinctif de la durée, comme dans le cas des voyelles (longues et brèves) en anglais (« seat » versus « sit »), ou des consonnes (longues et brèves) en italien (« fatto » versus « fato »). Le rôle fonctionnel de la durée est très variable selon les langues et, quelquefois, à l’intérieur d’une même langue.
Dysarthrie
(neurolinguistique)
Trouble arthritique de la parole lié à un mauvais fonctionnement de l’appareil phonatoire, la dysarthrie résulte d’une désordre organique, parfois fonctionnel, des structures nerveuses non corticales qui sont impliquées dans le processus de production de la parole. La dysarthrie est caractérisée par des productions phonétiques anormales et plus précisément par une faiblesse des mouvements articulatoires, une intonation monotone et une difficulté dans la mise en train de la parole. Il s’agit d’un trouble permanent dont le malade est tout à fait conscient. On distingue différents types de dysarthrie (paralytique, cérébelleuse, extrapyramidale, etc.) pouvant apparaître seuls mais qui souvent accompagnés d’autres maladies neurologiques.
Dyscalculie
(neurolinguistique)
La dyscalculie, aussi connue sous le terme « acalculie », est un trouble neuropsychologique coexistant souvent avec l’aphasie de Wernicke et l’aphasie amnésique, caractérisé par la difficulté à effectuer des opérations mathématiques, même simples. La dyscalculie est attribuée des lésions pariétales postérieures gauches.
Dyspraxie
(neurolinguistique)
La dyspraxie est un trouble arthritique de la parole, souvent présent dans l’aphasie de Broca, caractérisé par une perturbation motrice de l’expression orale. Lorsqu’elle apparaît seule, cette perturbation se nomme anarthrie apraxique. Les dyspraxiques éprouvent une grande difficulté à réaliser volontairement les mouvements articulatoires nécessaire à la production de la parole lors de conversations, de lectures à voix haute ou encore de répétitions. Leurs autres habiletés motrices ne sont toutefois par touchées. Les perturbations dyspraxiques sont très spécifiques du syndrome de désintégration phonétique que l’on retrouve dans l’aphasie de Broca.
Dysprosodie
(neurolinguistique)
Trouble de l’élocution, aussi appellé aprosodie, la dysprosodie consiste en l’atténuation ou la disparition complète des faits prosodiques (rythme, intonation, etc.). Ce trouble de la parole est caractéristique du syndrome de désintégration phonétique de l’aphasie de Broca, syndrome qui est lié au fonctionnement anormal des muscles de l’appareil buccophonatoire. La dysprosodie, contrairement à la dysarthrie, n’est pas une perturbation permanente et elle n’affecte pas, généralement, les caractéristiques individuelles d’élocution du dysprosodique, pas plus que son accent régional. Cependant, il arrive quelquefois que l’accent régional cède sa place à un pseudo-accent. Un francophone, par exemple, parlera avec un accent britannique.
Dystonie
(neurolinguistique)
Trouble arthritique de la parole caractéristique du syndrome de désintégration phonétique de l’aphasie de Broca. La dystonie, qui apparaît rarement seule, succède le plus souvent aux perturbations parétiques et traduit ainsi d’une réorganisation fonctionnelle post-paralytique. La dystonie est caractérisée par l’exagération des mouvements constitutifs des traits articulatoires. Les contractions et les relâchements musculaires sous-jacents à la production de la parole sont, chez le patient dystonique, retardés, brutaux, involontaires.